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Rabindranath Tagore © Alain Daniélou et Raymond Burnier
Rabindranath Tagore © Alain Daniélou et Raymond Burnier

Le Point.fr – Publié le 22/01/12 à 14:11

De notre correspondante à New Delhi, Vanessa Dougnac
RABINDRANNATH TAGORE : “ UN MESSAGE UNIVERSEL”

150 ans après la naissance de cette grande figure de la pensée et de la littérature indiennes, le Petit Palais lui rend hommage.

Diaporama sur:

http://www.lepoint.fr/culture/rabindranath-thakur-dit-tagore-22-01-2012-1422164_3.php

Extrait:

L’héritage du grand poète, artiste et philosophe indien continue de rayonner. Un an après le 150e anniversaire de la naissance de Rabindranath Tagore (1861-1941), le Petit Palais présente à Paris quatre-vingt-cinq de ses peintures sur papier, du 27 janvier au 11 mars. En Inde et au Bangladesh, une exposition de photographies inédites rend hommage à celui qui fut en 1913 le premier Nobel de littérature non occidental. Un travail réalisé par Samuel Berthet, historien et directeur de l’Alliance française de Chittagong. Entretien :

Qui était Tagore ?

Né en Inde dans la région du Bengale, Tagore était le quatorzième fils d’une famille d’intellectuels. Il incarne un mouvement baptisé la « Renaissance bengalie ». En 1901, il créa une université à Santiniketan, un village près de Calcutta, qui était alors la capitale des colons britanniques. L’université, en milieu rural, entendait célébrer la nature, les arts et la connaissance.

Sa créativité est hors du commun : poète, compositeur de chansons et de chorégraphies, peintre prolifique dans les dernières années de sa vie, dramaturge, acteur, auteur de romans, de nouvelles et d’essais. Son engagement collectif est aussi impressionnant. Il fonda une école, un institut de recherches agronomiques et artisanales, une école de musique et d’arts plastiques, une université aux disciplines innovantes. Il lança des érudits sur les traces du répertoire traditionnel conservé dans les villages et les communautés tribales. Il encouragea la vocation de personnalités telles que le cinéaste Satyajit Ray ou Indira Gandhi. Son oeuvre, sur le plan individuel ou collectif, est l’objet de constantes redécouvertes.

Parlez-nous de votre exposition de photographies, « Tagore, le message universel », présentée à travers l’Inde, le Bangladesh, mais aussi en Europe.

Cette exposition représente des clichés de Tagore, des personnalités proches du poète, de la vie quotidienne et des bâtiments de Santiniketan, dans l’effervescence des années 1930. Elles sont l’oeuvre d’un photographe suisse, Raymond Burnier, et de son compagnon Alain Daniélou. L’un était photographe, l’autre danseur et musicologue. Dans les années 1930 et 1940, les deux artistes-photographes-voyageurs sillonnèrent l’Inde à bord d’une roulotte qui leur servait aussi de chambre noire. Ils accumulèrent environ 20 000 clichés. Une sélection de leurs photographies sur les sculptures des temples hindous sera exposée au Metropolitan Museum à New York en 1949. Au cours de leurs pérégrinations, ils avaient pour ancrage Santiniketan. L’occasion d’observer Tagore avec admiration, mais aussi avec leur liberté d’esprit et leur perception d’esthètes.

Il n’a pas été aisé de réunir ce rare témoignage iconographique. Grâce au soutien de la fondation en charge des oeuvres de Daniélou et avec l’appui de l’ambassade de France à Dhaka, j’ai pu me lancer dans cette aventure qui passait par l’identification des archives et par la restauration des images. Coïncidence, l’Inde a tenté au même moment de soumettre le classement des institutions de Tagore au patrimoine mondial de l’humanité. L’exposition a pris son envol, et chaque vernissage à travers l’Asie du Sud est célébré en événement officiel. L’exposition révèle le rêve d’universalité de Tagore : l’épanouissement de l’individu, le rôle de la communauté et la place centrale de la nature.

Solstice

Solstice

Foto : Mario DʼAngelo
Foto : Mario DʼAngelo

Les moments les plus magiques sont les solstices et les équinoxes. Ils ne sont pas une création de l’homme, ils ne concernent pas seulement notre petite terre, non seulement le système solaire mais le cosmos dans son entier.

 

L’homme est capable d’en prévoir la date à savoir ce 20 Juin à 23h09 UTC c’est à dire 00h08 du 21 à notre longitude mais il ne peut rien y changer : Volonté des Dieux !.

Foto : Mario DʼAngelo

Comme à l’accoutumée nous aimons allumer un feu à cette date précise et avons invité à ce joindre à nous le groupe musical albanais Aion Teater, Musique, masques, danses et voix par (www.aionteater.com ). Celui -ci a réalisé,dans différents endroits du
labyrinthe, un intense rituel pagano qui s’adaptait parfaitement à cette commémoration. Jacques Cloarec

 

Actualité / Librairie

E Book Alain Daniélou sur Amazon et Apple store, ou Numilog

Les éditions Fayard et Inner Tradition International ont récemment mis en ligne la vente en E Book de leur ouvrage d’Alain Daniélou.
Editions Fayard and Inner Tradition International recently released the sales of their book E Book by Alain Danielou.

Numilog, la librairie numérique:

http://www.numilog.com/Pages/Recherche/ResultatRecherche.aspx?mode=br&titre=&auteur=Alain+Dani%C3%A9lou

 

METAMAG

Tagore et Daniélou: deux hommes de réconciliation

Guilhem Kieffer, le 31/08/2011, EXTRAIT.

Voici 150 ans naissait, dans ce qui était une partie de l’empire britannique, le bengali Rabindranath Tagore et futur prix Nobel de littérature (en 1913). L’homme qui se proposerait de réconcilier l’Occident et l’Orient. Et qui rencontrerait, dans les années 30 un Européen, Alain Daniélou. Venu, lui, s’y ressourcer à la pensée antique, qui avait déserté les ruines des temples de marbre et les nemeton herbeux d’Europe. Et habité par le même projet de grande réconciliation .

Tous deux poursuivaient un rêve grandiose et utopique, après la grande fracture provoquée avec l’Occident, d’abord par l’irruption des monothéismes bibliques, nourris d’absolus et de prétentions, ensuite tout naturellement élargie par le rationalisme des Lumières. La faille demeure aujourd’hui, si béante qu’on se prend à redouter qu’elle finisse par ébranler même l’Inde, restée intangiblement dépositaire multimillénaire d’un être au monde polyphonique et joyeux. A moins que nos certitudes en faillite n’ouvrent la porte à une ré-volution de l’essentiel.

En France, les hommages au poète indien (qui eut sa célébrité dans les années 60-70 avec Katmandou et le haschich) sont restés bien modestes, l’événement le plus saillant étant constitué par une exposition de ses peintures et de diverses compositions au musée des Arts Modernes de Paris au début de l’été. Sous le coup d’on ne sait quelle inspiration, notre pays a eu, toutefois, l’heureuse idée d’honorer, plus dignement, le souvenir de « l’homme de lettres qui aura le plus marqué l’Inde contemporaine ». Et de lui associer son disciple, Alain Danielou.

Proposée par l’Alliance française de Chittagong avec le Centre d’Etudes Alain Daniélou/Fondation Harsharan, l’Alain Daniélou India Committee et le soutien moral de l’Unesco, une grande exposition, intitulée « Tagore et le Message Universel », a été ouverte en présence des autorités bangladaises et indiennes, de l’ambassade de France à Dhaka. Elle présente, depuis mai, un ensemble de photographies d’Alain Daniélou et de son ami, Raymond Burnier, qui constituent un matériau unique pour la redécouverte de ces personnalités et d’un

épisode clé de l’histoire culturelle du 20ème siècle. A faire fructifier au 21ème.

Samuel Berthet, un des artisans les plus attachés à la défense de la mémoire de ce Français, aux multiples visages et talents, revient sur les nombreuses affinités partagées par Tagore et Daniélou. Quand les identités dialoguaient avec les altérités
METAMAG

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Ne se laisser enfermer dans aucune des cages de la pensée

Alain DaniélouDaniélou partage avec Tagore les qualités de libre penseur, d’artiste prolifique et versatile et, comme le poète, il a joué un rôle essentiel pour la promotion de l’héritage immatériel de l’humanité. Les deux personnalités acquirent leur compétence en dehors des cadres formels et veillèrent à ne se laisser enfermer dans aucune des nombreuses cages de la pensée. Ils choisirent une vie « excentrée », en dehors des centres du pouvoir qui les avaient vu grandir et leur tendaient les bras.

Calcutta est la seconde ville du plus grand empire du moment, lorsque, en 1901, Tagore la quitte pour s’installer à Santiniketan, dans la campagne bengalie. Au début des années 1930, alors que tout semble favoriser une carrière parisienne, Daniélou, danseur et musicien, entreprend une vie de voyages.

Auprès des bauls, des communautés santals, partageant la vie rurale du Bengale, rythmée par ses six saisons et ses nombreuses fêtes de villages, Tagore retrouve des conditions propices à la création. Il encourage les savants qui l’entourent à aller récolter les traditions orales, comme celles des chants bauls, ou ceux de Kabir. Un siècle plus tard, la tradition des chants bauls sera intégrée au patrimoine immatériel de l’humanité et les chants de Kabir restent populaires jusque dans l’industrie musicale indienne.

Daniélou, en quittant Paris, part à la rencontre des traditions musicales savantes et vivantes. S’attachant à la sémantique propre à chacune de ces traditions, il s’attache à démontrer leur valeur universelle et à les faire découvrir au monde entier par des enregistrements et des publications. Une réalisation pionnière de l’Unesco pour la promotion du patrimoine immatériel voit ainsi le jour. Elle est le fruit d’un travail de recherche qui a commencé à Santiniketan. Aujourd’hui, l’oeuvre de Daniélou pour la promotion des traditions musicales permet à des milliers de musiciens de vivre de leur art.

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Galerie

ZagaroloAlain Daniélou
Zagarolo, 1987
Aquarelle, 20X30

Archives

On peut dire d’Alain Daniélou qu’il est un précurseur dont l’œuvre préfigure les questions centrales que rencontre actuellement la société occidentale. Ecrivain multiforme, Alain Daniélou a abordé des domaines très divers tels que la danse, la musique, l’architecture, les questions d’histoire, de société, de religion… Ces domaines font l’objet des chapitres de ce catalogue. Il est constitué d’une présentation de chacun des ouvrages majeurs de l’auteur ainsi que d’introductions thématiques. Destiné aux libraires, éditeurs, aux instituts culturels, musées… ce catalogue verra le jour à la fin du mois de septembre. Il est également destiné à accompagner l’exposition des photographies de L’Inde traditionnelle, qui tourne en France dans différentes librairies ; un catalogue est offert aux premiers acheteurs d’un livre de Daniélou dans la librairie où se situe l’exposition. Le catalogue présente également une bibliographie complète dans les différentes langues dans laquelle Daniélou est traduit.

Vous pouvez également vous procurer ce catalogue au prix de 10 euros en écrivant un mail à cette adresse : info@alaindanielou.org

LES QUATRE SENS DE LA VIE

Les Quatre Sens de la vie, les structures sociales de l’Inde traditionnelle.
Les castes en Inde et l’art de vivre hindou
Librairie académique Perrin, 1963 ; nelle édition modifiée, Éditions Buchet-Chastel, 1976, 1984 ;
Éditions du Rocher, 1992, 2000.

Les quatre sens de la vie - Alain DaniélouLa réalisation de soi passe chez les Hindous par quatre chemins que tout homme doit emprunter à un moment donné de sa vie. Ces quatre sens sont l’acquisition de connaissances, la réalisation de soi sur le plan physique, la réalisation au plan matériel et enfin, le détachement. Cette réalisation au plan individuel ne peut être envisagée hors des structures sociales.

Dans une première partie, Daniélou expose le système des castes et ses origines. Lors de l’invasion des Aryens, il existait alors en Inde un peuple de religion et de philosophie shivaïte. Comment conserver une certaine stabilité entre les aryens et les populations déjà existantes ? Le système des castes permit d’éviter un mélange néfaste, de préserver la différence, d’établir une société organisée assurant à chacun un gagne pain, le droit de maintenir ses croyances, le droit d’avoir ses propres institutions sociales. Daniélou évoque ensuite la création d’une langue artificielle, idéale, parfaite,
savante : la langue sanscrite, langue de personne et de tous, permettant de communiquer entre les différents groupes.

Dans le deuxième chapitre Daniélou expose les bases de l’ordre social : il explique tout d’abord comment l’histoire et le mouvement de l’univers sont conçus de manière cyclique. Deux interrogations sur la vision du monde sont à retenir de ce chapitre : l’univers n’est pas fait de matière continue, mais de rapports de force énergétiques, régis par deux forces – centrifuge et centripète, déterminant les mouvements des planètes, des astres et des atomes. Cette perception de l’univers, fondé sur la discontinuité et la géométrie non-euclidienne, rappelle la perception du monde exprimée par le courant postmoderne. Daniélou explique ensuite les différents cycles de l’humanité ; nous retiendrons le rôle des premiers êtres sur terre, pendant l’Âge d’Or, le Satya Yuga. Ces êtres appelés les « très voyants » avaient le pouvoir de déceler les vérités des lois qui régissent le monde et rappellent les druides des Celtes, auxquels on attribue également des pouvoirs de connaissance exceptionnels, et qui sont appelés également « voyants ».

Plus que dans toute œuvre encore, Les Quatre sens de la vie sont un éloge du respect et de la diversité :

Un tel effort de nivellement, du point de vue hindou est l’expression d’une tendance au suicide de l’espèce, car l’intensité de la vie est basée sur l’amplitude de différences, et le nivellement est, dans tous les ordres des choses, le symbole de la mort.

Cet ouvrage est aussi un excellent guide, qui nous propose des règles de vie et de conduite du point de vue hindou, mais qui rejoint aussi les préoccupations de l’homme occidental d’aujourd’hui.

Ce livre nous présente l’institution des castes et les conceptions souvent très modernes d’une société archaïque dont les structures, les modes de vie, les croyances et la morale ont pu survivre malgré les guerres, les invasions, les réformes et le progrès, Bulletin du livre, juillet 1976

Anne Prunet et Marie- Laure Bruker