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Le Mystère du Culte du LingaISBN : 2-909698-03-3

Écrits fondamentaux de Swami Karpâtri traduits du shastri, préface d’Alain Daniélou et entretiens.
Éditions du Relié, Robion, 1993.

La philosophie hindoue est une spéculation sur l’essence du divin, sur la réalité du monde. Au fil des siècles, différentes interprétations des textes sacrés ont été données. Citons trois des plus grands philosophes  Indiens: Shankarâchârya, Râmânuja, et Madhva. Swami Karpâtri –1907-1982 – était un moine errant qui enseignait les conceptions philosophiques et ésotériques de la religion hindoue.

Alain Daniélou rencontre Karpâtri à Bénarès en 1940. Ils échangeront au fil du temps, pensées, discussions, et Karpâtri transmettra à Daniélou une doctrine philosophique qui marquera profondément son oeuvre et sa conception du monde. Alain Daniélou présente trois textes fondamentaux, qui montrent la profondeur de la philosophie indienne et le relie à Swami Karpâtri dans le cadre classique en Inde de la relation entre maître et disciple. Les textes présentés sont La signification de la grande déesse, Le mystère du Culte du Linga, L’Âme et le Moi.

Les shivaïtes – adorateurs de Shiva – vénèrent Shakti, la déesse mère, l’énergie créatrice. Chaque Dieu est accompagné d’une Shakti, qui représente à la fois son double féminin et sa puissance de manifestation. Ces « mères divines » sont unanimement respectées en Inde, et chaque femme est considérée comme leur incarnation, chacune pouvant elle-même être mère, génitrice, lieu, moyen et refuge de la continuité de la création. Shiva est à la fois créateur et destructeur, sans qui aucune création ne serait possible. Son rôle créateur est symbolisé par le linga, une représentation phallique vénérée au centre du sanctuaire, dans tous les temples qui lui sont consacrés.
L’âme individuelle – jiva – est une manifestation du Brahman. L’ignorance – avidyâ – donne l’illusion de l’existence d’un Moi. La délivrance est difficile, car il ne suffit pas de comprendre en théorie que le Moi ne fait qu’un avec le Brahman, il faut encore le vivre pratiquement. Celui qui peut y parvenir est alors libéré de son vivant – jîvan- mukta – Sa vie devient une vie d’altruisme et, à sa mort, son âme est totalement libérée.
Ces trois textes proposent un aperçu des conceptions shivaïtes, transmises par Karpâtri.

Grâce à la traduction d’Alain Daniélou, nous pouvons voir comment fonctionne, concrètement, la pensée brahmanique et comment en est transmis le contenu essentiel, de nos jours comme au temps des Upanishad.
Connaissance des religions, juin-septembre 1994.