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Visages de l'Inde médiévaleISBN : 2-7056-6018-6

Avec des photographies de Raymond Burnier, Éditions Hermann, Paris, 1950, 1985.

Composé de photographies en noir et blanc de Raymond Burnier, ce livre grand format regroupe des clichés pris entre les années trente et cinquante. Il présente de nombreuses sculptures des dieux et des Apsaras de trois ensembles de temples hindous de l’Inde du Nord, qui sont considérés comme les plus aboutis dans l’art de la sculpture : Khajuraho, Bhuvaneshvar, Konarak. Alors que l’intérêt du public et des historiens de l’art était tourné vers l’art gréco-bouddhique, ou l’art gupta, art maniéré de cour, Raymond Burnier se pencha sur les sculptures médiévales du IXème au XIVème siècle. Le photographe a su mettre en lumière tout le mouvement et l’expressivité de ces visages et de ces corps qui ornent à profusion ces monuments, alors recouverts de chaux, de terre, de nids de guêpes… Ce qui fait écrire à Alain Daniélou dans la préface du livre :

Les filles célestes de Khajuraho ne sont pas des sculptures, ce sont des êtres divins temporairement figés dans la pierre mais dont on garde, quand on les a connues, un souvenir aussi vivant que si on les avait rencontrées sortant du bain au bord de l’étang de lotus.

Ayant obtenu le droit de faire construire des échafaudages, en tant que membre des services archéologiques de l’Inde, Burnier nettoya les statues encrassées et en fit même huiler certaines, afin de mettre en valeur les sculptures. Il travaillait avec des moyens d’éclairages très sophistiqués qui consistaient en de grands miroirs vitrés. On peut considérer ce livre comme le catalogue d’une exposition qui fit le tour du monde et qui fut la première exposition de photographies qui eut droit de cité au Metropolitan new-yorkais. Les magnifiques images, tirées par le photographe lui-même, sont maintenant déposées au Musée pour la Photographie de Lausanne.
Avec cet ouvrage, Daniélou – auteur du commentaire – et Burnier ont cherché à faire partager cet art qui n’est pas une imitation de la nature, mais une reconstitution fidèle des formes du monde naturel d’après les archétypes. De fait, Daniélou explique et Burnier révèle qu’il n’y a pas de barrière entre l’amour, l’art et la sagesse. En dernier recours, le critère de l’amoureux, de l’artiste et du sage a pour nom volupté.

Fasciné par ces beautés célestes aux formes généreuses que sont les Apsaras du temple de Khajuraho, Raymond Burnier s’employa à les révéler au monde dès 1948, grâce à de splendides images.
Journal de Genève, août 1986.