Daniélou a fait connaître la musique indienne savante dans le monde entier. Ses règles en furent fixées à l’époque Gupta entre le IVème et le Vème siècle de notre ère. Il y a deux écoles ou deux styles de musique indienne: le style hindoustani, du nord, et le style carnatique du Sud. Sur bien des points, ces deux styles sont différents, Daniélou considérait que la musique du nord s’intéressait principalement à l’improvisation mélodique – le raga – et celle du sud au rythme – tala. Dans la musique indienne, le rythme est inspiré de la chanson et du récit poétique, à la différence de l’Occident où les rythmes sont nés de la danse ou de la marche. Il suit le mouvement de la voix qui récite un poème sacré, le rythme de la prosodie.
La gamme mélodique repose sur une division de l’octave en 22 intervalles inégaux, pas tout à fait des quarts de ton, appelés shruti, alors que la musique occidentale divise la gamme en 12 demis-tons.La notation musicale se fait avec 7 syllabes qui représentent les 7 notes principales de la gamme: sa, ri, ga, ma, pa, dha, ni, comme en Europe, le do; ré, mi, ce sont les premières syllabes du nom de la note: shadja, rishba, gandhara, etc.
Le concept essentiel de la musique indienne, carnatique ou hindoustanie, est le râga. Râga veut dire  » ce qui plaît ». Le Râga est un arrangement des notes, un mode, qui exprime un état d’âme et provoque chez l’auditeur une émotion définie.
Objet d’études approfondies, la musique, et en particulier la musique de l’Inde fait l’objet de plusieurs ouvrages d’Alain Daniélou. Sur le plan théorique, sa Sémantique Musicale qui se fonde sur un travail immense de collectage et d’enregistrements pris notamment en Inde, propose une autre voie à la musicologie. Les traductions de textes hindous sur la musique est un autre angle d’étude complémentaire. Admirateur et ami du poète Tagore, Alain Daniélou a aussi traduit et pris en charge les arrangements instrumentaux de ses chansons.
La danse est fondée, en Inde, sur une tradition très ancienne. Elle est un « geste » sacré qui participe du rite religieux. La danse indienne a toujours quelque chose à dire, prière, enseignement divin. Elle n’est jamais seulement esthétique.
Danseur à Paris pendant les années folles, Daniélou avait acquis une très bonne technique, mais restait globalement insatisfait quant au degré d’expressivité de la danse occidentale. La danse indienne, dit la légende, a été enseignée par Brahmâ au sage Bhrarata qui en a codifié toutes les positions, les mouvements, les gestes des mains – les mudras. Ce langage est rassemblé dans un traité : le Natya-Shastra. C’est en dansant que le dieu Shiva créa le monde. La danse de Shiva, telle que la représentent les bronzes Chola, ébranle l’univers. Elle symbolise les contradictions d’un monde qui se transforme sans cesse à travers la mort et la renaissance, la destruction et la création des choses et des êtres. La danse est au coeur du mythe. Pendant longtemps, on dansait principalement dans les temples, devant l’image – l’icône – de la divinité. Des danseuses étaient spécialement attachées au service du temple, les devadasis – esclaves des dieux.
La danse classique appelée, Bharata Natyam, danse de soliste de l’Inde du sud, est l’objet d’un long enseignement auquel la danseuse se soumet dès son plus jeune âge. Il lui faudra apprendre de son maître le langage des gestes, les mudras, dont le vocabulaire est assez riche pour pouvoir exprimer des sentiments, des mouvements, les personnages des récits contés par la danseuse. Elle pourra dire la colère de Shiva, la vaillance d’Arjuna, la jalousie de Râdhâ, avec la seule expression du corps et du visage et un geste de la main. Elle dressera son corps à se plier aux nuances les plus subtiles de la musique carnatique qui lui dicte son mouvement. Elle saura enfin distinguer les trois aspects essentiels  de la danse classique indiqués dans le Natya-Shastra: Nritta, la danse pure, le corps qui parle dans la beauté du mouvement; Nritya, la danse expressive, dont le but est de dire une histoire, une légende, de jouer; et Natya, le drame dansé, c’est-à-dire, Nritya auquel s’ajoute l’élément dramatique.

Le rôle d’Alain Daniélou et de son assistant Jacques Cloarec ne sera jamais assez célébré : ils furent des passeurs exemplaires et assurèrent en bien des cas la sauvegarde, voire la reconnaissance, de musiques inestimables. Le Monde 17 nov 1994.

ISBN : 9788822215925 Alain Daniélou en collaboration avec J. Brunet. Conseil International de la Musique Publication. Série « Musique et Communication », vol. 2 1971, cm 14,5 x 20, iv-126 pp. Published…

Danse classique de l’Inde. Publication de l’Institut International d’Etudes Comparatives de la Musique, avec illustrations, Berlin, 1970. Brochure de l’Institut International de la musique comparative de Berlin présentant sous forme de texte…

ISBN : 2-905395-45-1 Poèmes classiques et thèmes d’improvisation des principaux Râgä de la musique de l’Inde du Nord, notés et traduits du Vrajä Bhâshâ, du Panjabi, du Hindi et du Pûrvi, avec…

L’original de Bharata sur la Musique. Texte sanskrit et traduction française, notes et introduction. En collaboration avec N. R. Bhatt, Institut français d’Indologie, Pondichéry, 1959, 1987. Distribution Adrien Maisonneuve, Paris. Cette édition…

Le théâtre dansé de l’Inde. Alain Daniélou et Kapila Vatsyayan, illustré de photos dont certaines de Raymond Burnier et Alain Daniélou. Publication de l’Institut International d’études Comparatives de la Musique – Berlin,…

ISBN : 2-85194-383-9 Avec illustrations, Buchet-Chastel, Paris, 1966 ; Rééd. abrégée sous le titre : La Musique de l’Inde du Nord, 1985 ; Fata Morgana, Saint-Clément, 1995. Méconnue jusque dans les années cinquante, la musique…

Institut Français d’Indologie, Pondichéry, 1957. Avec illustrations. Distribution Adrien Maisonneuve, Paris.

ISBN : 2-84268-090-1 Editions Kailash, Paris-Pondichéry, 2003. 1 er volume de la Collection Les Cahiers du Mleccha. «La tradition est inévitablement la base sur laquelle chaque innovation peut se développer. Le changement,…

ISBN : 2-87623-147-6 Présentés, traduits et adaptés par Alain Daniélou, Préface de Georgette David, Editions Michel de Maule, Paris, Janvier 2005. Edition trilingue: français, anglais, bengali. Tagore, qui considérait Daniélou comme un…

Compositions d’Alain Daniélou et Sylvano Bussotti, Bussotti Opera Ballet éditions, Rome, 1995. Danseur pendant les années folles à Paris : voilà une autre facette de Daniélou. Il décrit cette activité dans son autobiographie,…

ISBN : 2-7056-1334-X Préface de Fritz Winckel, Hermann, Paris, 1967, 1978, 1987. Les découvertes scientifiques récentes ne permettent plus de considérer le langage musical dans le cadre usuel de la psychologie et…

Institut Français d’Indologie, Pondichéry, 1958. Distribué par : Motilal Banarsidass, New Delhi ; École Française d’Extrême-Orient, Paris. Ce tableau a été effectué en vue de l’étude des divers systèmes de musique. La question des…

Texte sanskrit, traduction française, notes et introduction. En collaboration avec N. R. Bhatt, Institut Français d’Indologie, Pondichéry, 1959, 1987. Distribution Adrien Maisonneuve, Paris. Les Purana tels que nous les connaissons sont des…

ISBN : 2-7056-1265-3 Editions Hermann, Paris, 1959, 1993. Version traduite et modifiée de Introduction to the Study of Musical Scales.

Repris dans “Poèmes chantés – Rabindranath Tagore”. Texte bengali, traduction française et anglaise, notation musicale et accompagnement pour piano par Alain Daniélou. Editions Ricordi, France, 1961. Tagore, qui considérait Daniélou comme un…

Edited by Nicola Biondi Edizioni Nota, Udine, 2017 Published in the series “Intersezioni Musicali”, promoted by the Intercultural Institute for Comparative Music Studies in collaboration with the publishers Nota (Udine), this catalogue…