Ce qu’ils ont dit : Edouard Mac’Avoy
Sans doute Alain Daniélou est-il l’occidental qui connait le mieux l’Inde. Il y a vécu trente-cinq ans. Il a subi les initiations les plus secrètes; parle le Hindi et plusieurs langues de l’Inde; et le sanscrit. Musicologue de réputation mondiale, il s’attache à sauver, en les enregistrant, les musiques en voie de disparition, soutenu dans cette tâche par l’Unesco. Ses livres font autorité, le plus connu « Les Fous de Dieu », raconte plusieurs histoires très simples d’un charme, d’une humanité, d’une lumière, d’un son, qui font penser à la flûte de Pan.
Mai 1978 : Le visage d’Alain Daniélou est énigmatique; sa gentillesse, une forme de réserve. Du Sage, il a la sévérité, l’indulgence et les violences.
Du Shivaïsme, auquel personnellement il se rattache, il me parle longuement, et je me sens très proche d’une conception qui intègre l’homme tout entier dans sa participation au divin. Pas d’anathème, de divorce entre le charnel et le spirituel; la volupté est une approche de l’absolu, un chemin vers l’absolu.
Je suis à ce point passionné par ce qu’Alain Daniélou apporte, et comporte, que je décide de lui consacrer un grand portrait. L’imagerie mystique qui lui fera cortège est d’abord plastique : chakras du corps subtil, diagrammes de méditation, bi-valence du mâle et de la femelle en un seul corps… Et la couleur, solaire.
Traduction : Texte de Rodolphe Pailliez et Mac Avoy. Préface de Michel Tournier.
Date : 1979
Source : Editions de Nesles, Figures de notre temps.