Interviews et Entretiens
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L’intégralité des interviews radiophoniques peut être consultée sur le site des archives.
Alain Daniélou : le passeur du message des dieux du panthéon shivaïte, 22/02/85
Dans cet entretien du 22 février 1985, Alain Daniélou revient sur sa vocation de passeur à l’occasion de la publication de son ouvrage La fantaisie des dieux et l’aventure humaine.
Il entend mettre à disposition des Européens les enseignements qu’il a reçus de l’Inde traditionnelle pendant les 20 années qu’il y a passé.
Conscient de la chance d’avoir pu hériter de ces enseignements, il s’en fait le dépositaire auprès du public occidental.
Le livre aborde des domaines éclectiques et néanmoins convergents vers une meilleure connaissance du monde. Astrophysique, religion, linguistique, les langues étant le véhicule et le moyen d’atteindre la connaissance, yoga, mode d’introspection, sont autant de vecteurs que Daniélou analyse dans la perspective de l’acquisition de connaissances sur le monde. Les textes en sanskrit pour la plupart, mais parfois en tamoul, sont traduits et interprétés pour nous par l’auteur qui se fait le dépositaire d’une parole qui se confond avec les origines de l’humanité. Ainsi se fondent en La fantaisie des dieux la vision du monde shivaïte et celle de Daniélou, qui ne cache pas d’ailleurs sa dette.
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Alain Daniélou : de l’étude de la musique hors des sentiers battus, 28/11/1987
Pour le mois de mars, nous aurons le plaisir d’entendre parler de l’activité d’Alain Daniélou à l’institut de musicologie comparée de Berlin à partir de 1963.
Christian Poché témoigne des orientations d’Alain Daniélou comme directeur : beaucoup de liberté, mais une ligne directrice forte. À l’institut, du temps de Daniélou, le focus était bien sûr porté sur l’Inde et ce choix ne faisait pas toujours l’unanimité.
Mais tous ont beaucoup appris d’Alain Daniélou et de sa culture hétérodoxe : entre autres, les musicologues de l’institut s’accordent pour dire qu’ils ont appris ce qu’est l’ethnomusicologie sur le terrain. Alain Daniélou leur a aussi appris à classer des musiques.
Les leçons que Christian Poché retient de Daniélou : que tous les pays ont leur musique et il n’y en a aucune qui n’ait une musique digne d’intérêt. Il faut toutefois distinguer, mais en tout lieu, la musique savante d’autres formes musicales.
L’héritage d’Alain Daniélou : une approche intuitive faisant la part belle à la dimension esthétique. Poché a appris à distinguer un bon d’un mauvais musicien… dilemme en ethnomusicologie, discipline scientifique, qui n’avait pas l’habitude de prendre en compte la qualité mais seulement la variété.
Alain Daniélou, en tant que marginal, est un visionnaire.
En témoigne son approche inimitable : même si ses collections ont été reprises, l’approche qu’il a eue n’a pas trouvé son pareil et ses collections restent des pièces historiques, uniques en leur genre.
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France Culture, Alain Daniélou ou le monde vu du Gange, 14/06/83
Le monde à l’heure actuelle est sous la dictature des Shudras, c’est-à-dire du plus grand nombre, du peuple ; selon les lois de Manu, rappelle Alain Daniélou dans cet interview. Auparavant, il a été gouverné par les Brahmanes, les prêtres détenteurs des connaissances intellectuelles, puis par les Kshatriyas, les princes guerriers, et ensuite par les Vaishyas, les commerçants. À l’heure de l’inflation des réseaux sociaux, de la téléréalité, à l’heure où le fantasme de nombreux jeunes est de « percer » sur TikTok, de devenir influenceurs et d’accéder à la célébrité à coup de « vu », qu’importe ce qui est montré, cette prédiction hindoue semble faire écho aux réalités de notre époque.
Dans cet entretien, Daniélou expose aussi ses idées sur la science, le dogmatisme des sociétés occidentales, et sur la manière dont nous pourrions apprendre à regarder le monde autrement au moyen des connaissances de la cosmogonie hindoue ancestrale.
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France Culture — Nagananda, pièce de théâtre de Harsha traduite par Alain Daniélou
On attribue à Harsha trois pièces de théâtre écrites en sanskrit, cette langue artificielle créée pour le besoin des lettrés. Daniélou les a traduites et réunies dans un ouvrage publié en 1977.
Ce théâtre nous ramène au VIIème siècle, à l’époque de la naissance de Mahomet pour l’Islam, de Clovis pour le monde Chrétien.
Harsha était un roi qui avait le goût des arts et avait réuni à sa cour de nombreux musiciens et écrivains. Il avait également étendu son empire du Bengale à Bombay.
Son théâtre est un rare et donc précieux témoignage pour l’histoire du genre théâtral. Il mêle des divinités hindoues, des problématiques bouddhistes et des personnages humains, certains stéréotypiques et récurrents d’une pièce à l’autre, d’autres plus individués.
L’œuvre est également teintée d’éléments autobiographiques, laissant transparaître le caractère sobre et ascétique de ce roi esthète. C’est dans un style léger, alerte, raffiné et tout à la fois authentique que sont écrites ces pièces aussi plaisantes à lire qu’intéressantes du point de vue historique et culturel.
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France Culture — Georges Guette à propos d’Alain Daniélou, 26/10/83
Georges Guette a eu le privilège de partager le quotidien d’Alain Daniélou et de Raymond Burnier à Bénarès. Il a vécu à leurs côtés dans le palais de Rewa Kôti.
Le témoignage qu’il livre pour la célébration des « quatre fois vingt ans » de Daniélou est précieux pour comprendre quel mode de vie atypique, à la fois empreinte de sérieux et de fantaisie, ils menaient.
Guette témoigne aussi des relations que Daniélou et Burnier entretenaient avec les Indiens, et souligne le caractère inédit et sans doute unique de leur approche, liée à cette position sans précédent.
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France Culture — Entretiens avec Alain Daniélou, par Brigitte Delannoy, 26/10/83
Écoutez ou réécoutez cet interview d’Alain Daniélou par Brigitte Delannoy. Il est notoire qu’Alain Daniélou n’a pas un regard orthodoxe sur son pays d’élection. Qui peut se prévaloir d’avoir vécu plus de trente ans dans un pays, d’en maîtriser plusieurs de ses langues dont certaines au point d’être considéré par les libraires indiens comme écrivain en hindi.
Daniélou livre ici son point de vue sur la partition de l’Inde, sur Gandhi, et éclaire l’histoire d’un point de vue singulier : celui d’un Occidental qui a fait de l’Inde son pays d’élection et qui s’y est senti par la suite destitué d’un territoire chèrement acquis. L’évolution de l’Inde à son indépendance ne lui laissait d’autre choix que de chérir et de développer les connaissances que ce pays a pu lui apporter… ailleurs, dans d’autres lieux et en d’autres espaces que le sous-continent qui lui a tant donné.
Cet interview nous livre, entre autres, le pourquoi de son retour en Occident.
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Europe 1 – Interview d’Alain Daniélou par Jean-Pierre Elkabbach, 1992
Entretien sur la traduction du Kama Sutra par Alain Daniélou ou « quand Jean-Pierre Elkabbach se pique d’érotisme »
Dans cet entretien, Jean-Pierre Elkabbach interroge Alain Daniélou sur sa récente traduction du Kama Sutra. L’entretien casse le mythe du livre comme recueil érotique et reprend les véritables enjeux du traité : initier à « l’art de vivre dans une grande civilisation et dans laquelle l’amour et la sexualité jouent naturellement un rôle fondamental comme dans toutes les civilisations ». C’est en ces termes qu’Alain Daniélou expose le but du Kama Sutra, livre susceptible d’intéresser le public occidental en quête de spiritualité.
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France Culture — Les chemins de la connaissance — Interview d’Alain Daniélou, 1981
Découvrez par cet interview les raisons qui ont poussé Alain Daniélou à choisir le dieu Shiva dans le panthéon hindou ainsi que l’avis de la danseuse Savitri Naïr sur le choix d’un dieu et sur le rapport d’Alain Daniélou à l’hindouisme et à l’Inde.
Un témoignage poignant d’une reconnaissance sans réserve par les Indiens de l’intégration de Daniélou dans leur univers.
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France Culture — Agora — Interview d’Alain Daniélou, par Olivier Germain-Thomas, 1992
Grand connaisseur de l’Inde et de l’Asie, auteur du prix Renaudot pour son Bénarès-Kyôto Olivier Germain Thomas, écrivain et producteur de radio, reçoit Alain Daniélou dans son émission « Agora », pour évoquer avec lui son rapport en Inde et son parcours hors des sentiers battus. Dans cet entretien de 1992, il rappelle la parution de deux ouvrages majeurs de Daniélou : Mythes et dieux de l’Inde et le Kâma Sutra et s’attache particulièrement à questionner les relations entre le shivaïsme et l’hindouisme, à évoquer l’importance de la tradition orale. Il est aussi question de monothéisme et par là-même de l’unique, du dogmatisme, et même de ses implications aux plans de la langue intégrant ou pas les catégories de générique et de singulier. Une interview à écouter et à réécouter, échange entre deux hommes passionnés par les mêmes sujets dont les canaux de connaissance desdits sujets divergent toutefois, sans que cela ne nuise au respect mutuel dont cet entretien témoigne.
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Alain Daniélou au micro de Jacques Chancel, Radioscopie, le 24 janvier 1980
Dans cet entretien qu’il accorde à Jacques Chancel, Alain Daniélou aborde les sujets majeurs de son œuvre.
Un esprit vif, hors du commun, qui surprend, déroute, nous amuse aussi, et nous fait nous questionner sur notre rapport aux autres et au monde.
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