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ÉDITO

ALAIN DANIELOU ET LE MAHATMA

ALAIN DANIELOU ET LE MAHATMAAlain Daniélou a souvent été critiqué, à tort, pour sa vision quelque peu virulente de la plus grande icône de l’Inde moderne, le Mahatma Gandhi, qu’il évoque plus ou moins longuement dans plusieurs de ses travaux, notamment dans son autobiographie, Le Chemin du Labyrinthe, Éditions du Rocher 1981 ; dans l’Histoire de l’Inde, Fayard 1971 ; et dans un article publié par la revue française Historia (avril 1983) sous le titre Le Prince et les Trois Larrons.

La publication récente de Joseph Lelyveld (lauréat du Prix Pulitzer), Great Soul: Mahatma Gandhi and His Struggle with India, Alfred A. Knopf, New York 2011, a suscité une forte attention et provoqué une grande agitation sur internet parce que l’auteur y dévoile un Gandhi qui ne correspond pas tout à fait à l’image pieuse habituellement dressée du Père de l’Inde moderne. Par ailleurs, le portrait qu’en trace Lelyveld justifie totalement la vision négative que Daniélou avait donnée plusieurs dizaines d’années auparavant.

Un extrait tiré de son ouvrage Histoire de l’Inde, p. 363, illustre bien l’opinion de Daniélou sur Gandhi : “C’est alors qu’apparut sur la scène indienne un personnage énigmatique, retors et ascétique, ambitieux et dévot, un de ces gourous qui semblent exercer un incroyable magnétisme sur les foules et les mènent souvent au désastre. (…) C’est pratiquement avec lui seul que le gouvernement britannique décida de l’avenir de l’Inde et ceci de la manière la plus désastreuse car elle aboutit à la division du pays, à l’un des plus grands massacres de l’histoire, à l’élimination du système social et de la culture traditionnelle, à celle de la caste des princes, au génocide des tribus primitives, à la ruine des castes artisanales et leur réduction à un prolétariat misérable. Tout ceci présenté comme un progrès.”

Et dans Le Chemin du Labyrinthe, p. 193 : “(…) il se faisait masser les jambes chaque jour par des jeunes filles et voulait toujours que l’une d’elles dorme près de lui pour mieux éprouver sa chasteté.”

Ce comportement est confirmé en détails dans l’ouvrage de Lelyveld, op. cit., pp. 303-­‐307 : “La perfection était atteinte si le vieil homme et la jeune femme portaient un minimum de vêtements, de préférence aucun, et qu’aucun des deux n’éprouvait le moindre trouble sexuel. Un parfait brahmacharya, écrivait-­‐il (Gandhi) plus tard dans une lettre, devait ‘pouvoir rester allongé, nu, avec une femme nue, aussi belle soit-­‐elle, sans ressentir la moindre excitation sexuelle.’” L’immense égoïsme de Gandhi défie l’imagination par son manque total de considération pour la jeune fille, qui n’est pour lui qu’un instrument. Son entourage était au courant de ce comportement, qui suscitait des commentaires. “Nirmal Bose, (…) l’interprète bengali de Gandhi, n’émet d’abord pas de jugement à ce sujet (…) mais son allégeance est petit à petit mise à l’épreuve alors qu’il observe la façon dont Gandhi manipulait les émotions qui agitaient son entourage. (…) ‘Après avoir vécu longuement en brahmacharya’, écrivit Bose dans son journal, ‘il était devenu incapable de comprendre les problèmes d’amour ou de sexe du commun des mortels.’”(p. 307)

Bien que Gandhi appartint à la caste des Bania (marchands), on l’envoya à Londres étudier le droit pour entrer au barreau, mais, désireux de se lancer en politique, il s’en alla en Afrique du Sud. Il n’était pas encore la personnalité iconique, dans son dhotî rustique, qu’il devint à son retour en Inde, mais un juriste établi, habillé comme il se doit, et qui, influencé par les théories du socialisme romantique de Tolstoï et de Ruskin, avait soutenu la cause des travailleurs indiens. Lelyveld nous éclaire sur les idées de Gandhi à propos des races. Aux yeux de Gandhi, l’égalité signifie que les travailleurs indiens devaient être classés avec les Blancs et non pas avec les ‘Nègres’ qui “sont généralement barbares. (…) Ils sont difficiles à supporter, très grossiers et vivent presque comme des animaux” (op. cit., p. 54). Et encore : “Nous croyons à la pureté des races, comme nous pensons qu’ils (les Blancs) y croient” (op. cit., p. 58). Ce genre de commentaire parle de lui-­‐même.

Ce qui s’avère être une révélation pour beaucoup de lecteurs, c’est la relation de longue date de Gandhi en Afrique du Sud avec l’architecte juif allemand Hermann Kallenbach, “ la relation la plus intime et ambiguë de sa vie. (…) Ce n’était un secret pour personne que Gandhi se sépara de sa femme pour aller vivre avec un homme” (op. cit., p. 88). Une relation plus complète des faits est donnée aux pages 88-­‐97 de l’ouvrage de Lelyveld.

Il apparaît toutefois qu’à la fin de sa vie, Gandhi se mit en quelque sorte à douter de lui-­‐même et, “parlant à un professeur américain au tout début de l’indépendance, il s’est fait la réflexion que sa carrière avait reposé dès le départ sur une ‘illusion’” (Lelyveld, op. cit., p. 327). Des millions de gens ont chèrement payé cette ‘illusion’ par les massacres qui précédèrent et suivirent la Partition.

Il est plus triste encore de se rendre compte que la Partition et les violences qui l’accompagnèrent auraient pu même être évitées, sans l’influence néfaste de Gandhi et de ses partisans Jinnah et Nehru, tous deux élevés à l’occidentale. Le retrait de Rabindranath Tagore et d’autres chefs modérés du Parti du Congrès quand Gandhi en devint le chef (Histoire de l’Inde, pp. 365-­‐367) est symptomatique. Les ‘Trois Larrons’ étaient largement responsables de l’accélération du retrait des Anglais d’Inde et d’avoir soutenu la création du Pakistan oriental et occidental, selon les souhaits de Jinnah, et avec ses conséquences dramatiques et catastrophiques.

Cette confirmation du regard lucide et juste d’Alain Daniélou sur le Mahatma a contrario de l’opinion politiquement correcte renouvelle la confiance en son appréciation sur bien d’autres sujets du monde contemporain, appréciation qui va à l’encontre de l’opinion dominante.

Kenneth Hurry
Traduction Blanche Bauchau.

ACTUALITÉS

Parution en langue estonienne de L’Histoire de l’Inde
Editions Valgus, Talinn, 2011.
ISBN: 978-9985-68-265-4
“Par sa situation, son système social et la continuité de sa civilisation, lʼInde constitue une sorte de musée.

Alain Daniélou, lʼHistoire de lʼInde, Editions Fayard, Paris, 1983.Son histoire nʼest pas une chronologie, une série de récits de batailles, de conquêtes ou de révolutions de palais, cʼest lʼhistoire de lʼhomme, de notre humanité avec ses découvertes dans le domaine des sciences, des arts, des techniques, des structures sociales, des religions, des concepts de la philosophie.
Jʼai donc cherché à développer certains points saillant, caractéristiques de diverses époques, en me contentant dʼindiquer les événements ou les périodes qui me semblaient moins significatifs.
Jʼai vécu toutes les années qui ont précédé et suivi lʼindépendance de lʼInde dans le milieu où sʼest constitué le parti traditionnaliste hindou, le Jana Sangh à la naissance duquel jʼai participé. Le point de vue que jʼexprime sur lʼInde moderne est donc celui dʼune majorité généralement ignorée, car toutes les sources dʼinformation sont lʼoeuvre soit dʼEuropéens, soit dʼIndiens de culture anglaise.»

Alain Daniélou, lʼHistoire de lʼInde, Editions Fayard, Paris, 1983.

Valgus Publishers is one of the oldest publishing houses in Estonia. Our most significant dictionaries and reference books include German-­‐Estonian Dictionary (ca 65 000 entries), Latin – Estonian Dictionary (more than 30 000 entries), Lexicon of Foreign Words (more than 32 000 entries), Estonian-­‐ German Dictionary (ca 70 000 entries) and Swedish-­‐Estonian Dictionary (ca 100 000 entries). Estonian-­‐Swedish Dictionary (ca 80 000 entries) and Estonian-­‐French Dictionary (ca 50 000 entries) will be available by the end of 2012.

In the end of 2009 ABC of Family Health was published, produced with the cooperation of more than hundred Estonian doctors and scientists.

History is one of our priorities. Our short history series includes such titles as A Short History of Germany by Hager Schulze, A History of the United States of America by Philip Jenkins, A History of the British Isles by Jeremy Black, A History of France by G. Labrun and P. Toutain and A History of Spain (ed. R. Carr), A History of Ireland by Mike Cronin and A History of China by J.A.G. Roberts. Short histories of Japan, India will follow in 2011. A Concise History Of Russia (Remote, Yet Close) is one of our bestsellers, written by reknowned authors David Vseviov (Ph.D.) and Vladimir Sergejev (Ph.D.).

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ALBUMS

Mezzo secolo a Colle Labirinto – Zagarolo

L’ indianiste et musicologue Alain Daniélou après avoir passé près de 20 ans en Inde trouve pour son ami, le photographe suisse Raymond Burnier une grande propriété de 11 hectares a Colle labirinto où ce dernier s’installe en 1958. Burnier vient de divorcer et sa femme demande à garder son nom. Elle deviendra présidente internationale de la Société Théosophique qu’elle dirige toujours.
C’est à cette époque qu’ils rencontrent Angelo Frontoni et c’est grâce à eux que ce dernier devient photographe et s’installe à Colle San Teresa già di Pietra ficcata au début des années 60 Voici la dédicace qu’il écrit dans un de ses livres (Le Mie Dive) :
A Raymond Burnier e Alain Daniélou, che per primi nel lontano 1956 intuirono la mia vocazione per la fotografia e mi aiuterano a farla diventare una passione
En 196O Alain Daniélou s’achète deux petites maisons tout à côté sur un terrain bien plus réduit. Il ne les habitera en permanence’à partir de 1980 quand il se retirera des instituts de musique qu’il a créés à Venise et à Berlin.

Cependant dès 1961 il organise une réunion du Conseil International de la musique, organisation non-­‐gouvernementale de l’Unesco, à laquelle participent entres autres musicologues , Giorgio Nataletti venu en voisin de Gallicano, Peter Crossley-­‐Holland, Jack Bornoff, Charles Duvelle, Narayana Menon.
A partir de cette date les maisons réunies s’agrandissent régulièrement pour former un bel ensemble résidentiel où de nombreuses personnalités viendront en visite, souvent pour y travailler, écrire, composer, peindre. Tout au long des pages de cet album on retrouvera la plupart d’entre eux bien qu’il n’ait pas été possible ni de les mentionner tous ni de retrouver des documents iconographiques datant d’il y a un demi siècle.
En particulier nous n’avons pas de photos de Pierre Gaxotte, historien, membre de la prestigieuse académie française qui fut un invité régulier dans les années 60 et 70, mais aussi d’Umberto Bindi à un concert privé organisé colle labirinto, de la princesse Marina Colonna , bonne connaisseuse du monde indien ainsi que du Docteur Augusto Verginelli, docteur d’Alain Daniélou dès les années 60. De longues discussions pacifiques les réunissaient malgré leurs divergences, l’un affichant son monothéisme et l’autre son polythéisme.
Raymond Burnier meurt à Zagarolo en 1968 et est enterré au cimetière du village. Daniélou qui hérite d’une partie de ses biens, agrandit la propriété qu’il vend à la fondation suisse qu’il vient de créer sous le nom indien de son ami. La Fondation Harsharan , Centro studi Alain Daniélou sous sa direction puis, à sa décès en 1994, sous la mienne , continue alors une activité intense en maintenant des contacts avec, en particulier, l’Unesco, le Conseil International de la Musique, les Instituts de Berlin et Venise, la fondation Giorgio Cini à Venise, la Casa Asia de Barcelone, le Musée pour la Photographie de Lausanne.
Si les archives audio ont été données à la Casia Asia de Barcelone, une grande partie de la bibliothèque à la fondation Cini de Venise, le centre de Zagarolo conserve les correspondances de Daniélou, les manuscrits de ses nombreux libres, un fonds photographique Burnier-­‐Daniélou-­‐Cloarec, plus de 500 textes d’articles, de conférences etc …
Dans les années 90 et 2000 des concerts privés seront organisés dans le centre de Zagarolo. Le pianiste Emmanuel Torquati, le guitariste Hans-­‐Jürgen Gerung, le compositeur Sylvano Bussotti, la chanteuse Francesa Cassio, le pianiste Ugo Bonessi , le danseur Raghunath Manet, le joueur de sarode Patrick Mac Avoy., se produiront dans notre centre.
En 1998 le conseil communal du village dirigé par M. Sandro Vallerotonda décide d’intituler une des via menant à la propriété : Via Alain Daniélou, indianista, musicologo. Une soirée sera organisée au Palazzo Rospigliosi avec la participation de Mme Rosella Falk. Le roi d’Afghanistan se fera représenté par son fils le principe Mirwais.

En 2007 de nombreuses manifestations dans plus de 14 villes et dans 7 pays seront organisées pour le 100è anniversaire de la naissance d’Alain Daniélou en autres de nouveaux au palais Rospigliosi, grâce à la collaboration de la commune dirigée par M. Daniele Leodori. par des spectacles et des concerts de musique indienne ainsi qu’une exposition de la plupart des clichés qui sont rassemblés dans le présent album.
Après cette année de commémorations le Centro Studi Alain Daniélou a limité ses activités. On notera les enregistrements des musiques de Tagore, enregistrements réalisés in sede sur le piano de Daniélou, la réalisation des CD, de concerts de cette musique, un exposition de photographies à Padova.
Il prévoit pour les prochaines années principalement le catalogage des archives et la réalisation des livres d’Alain Daniélou en ebook.
On trouvera à la fin de cet album la liste de ses ouvrages publiés en langue italienne et le site que nous avons créé sur Internet www.alaindaniélou.org donne toute les informations sur la vie et l’oeuvre d’Alain Daniélou.

Mezzo secolo a Colle Labirinto – Zagarolo
Des copies de cet album peuvent être acquises par l’intermédiaire de notre site Internet www.alaindanielou.org à la rubrique « Boutique » . En cas de non livraison dans un délai de 20 jours nos contacts sont email : info@alaindanielou.org, Fax 00 33 (0) 9 55 48 33 60, Message vocal : 00 33 (0) 9 50 48 33 60

Alain Daniélou et la danse (1927-­‐1937)

Des copies de cet album peuvent être acquises par l’intermédiaire de notre site Internet www.alaindanielou.org à la rubrique « Boutique » . En cas de non livraison dans un délai de 20 jours nos contacts sont email : info@alaindanielou.org, Fax 00 33 (0) 9 55 48 33 60, Message vocal : 00 33 (0) 9 50 48 33 60

Alain Daniélou et la danse (1927-­‐1937)

Soucieux de la conservation de ces photos anciennes et de révéler un aspect peu connu d’Alain Daniélou, à savoir sa carrière de danseur dans les années 30, le Centre d’Etudes Alain Daniélou a réalisé cet album qui fait revivre un pan de la vie de cet artiste avant son départ pour l’Inde.

C’est là qu’il aura l’occasion de danser pour le poète Rabindranath Tagore. Son installation à Bénarès en 1937 l’éloigne de la danse au profit de la musique : il étudie la musique indienne, apprend à jouer de la Vina, puis s’immerge dans la tradition hindoue, sa culture, sa philosophie.

En 1994 son ami, le compositeur Sylvano Bussotti s’intéresse aux musiques qu’Alain Daniélou avait composées dans sa jeunesse et publie un petit recueil « Quatre danses d’Alain » qu’il complète. Ces danses seront interprétées entre autres par le danseur Toni Candeloro.

Centre d’Etudes Alain Daniélou, Avril 2011

GALERIE

Alain Daniélou Florence 1982, Aquarelle.

Alain Daniélou
Florence 1982,
Aquarelle.

 

ARTICLES

– A l’occasion du cent cinquantenaire de la naissance de Rabindranath Tagore, j’ai le plaisir de vous annoncer la parution simultanément en France et en Inde de la publication de l’article Patrimoine immatériel, interculturalité et universalité réconcilée, l’oeuvre de Tagore.

Samuel BERTHET, « Patrimoine immatériel, interculturalité et universalité réconcilée, l’oeuvre de Tagore », dans Rencontre avec l’Inde, Tome 40, n°1, 2011, pp. 64- 73, Indian Council for Cultural Relations, Delhi.

Publié également dans Fabien CHARTIER et Malou L’HERITIER, Rabindranath Tagore, Une Inde Nouvelle, collection Discours identitaires dans la mondialisation l’Harmattan, Paris, 2011.